La «pandémie du Coronavirus», ou ce que la communauté scientifique appelle «Covid-19», s’est propagée comme une traînée de poudre, depuis décembre 2019, lorsque le virus découvert à Wuhan en Chine, s’est avéré une maladie infectieuse qui tue ses victimes de suites du syndrome respiratoire aigu. À partir de ce moment, les taux d’infection ont augmenté comme une boule de neige, et petit à petit, le fléau s’est propagé partout dans le monde. Le 11 avril 2020, le nombre de personnes infectées à cette date dépassait 1,69 million de cas, et le virus a été confirmé dans plus de 200 pays et territoires, tuant plus de 102 mille personnes!

Si ce n’est pas la première fois que le monde est confronté à un virus mortel, en particulier au Moyen-Orient (les rapports médicaux indiquant que le (Covid-19) est le deuxième virus à frapper au Moyen-Orient, après le "virus Mers", en 2012), la situation actuelle est complètement différente. Le virus a causé une crise mondiale sans précédent, menaçant la santé publique et la sécurité nationale, notamment en l’absence de vaccin disponible pour ce fléau.

Bien qu’il soit facile d’éliminer le «Coronavirus» en utilisant les types les plus simples de désinfectants, les preuves indiquent qu’il peut rester actif sur certaines surfaces dures durant trois jours.

L’histoire montre que même une «pandémie de grippe» ne doit pas être sous-estimée. La «grippe espagnole» a causé, il y a près d’un siècle, la mort d’environ 50 millions de personnes, un nombre qui dépasse celui des victimes des Première et Seconde Guerres Mondiales. Au moins 57.460 militaires américains sont morts pendant la Première Guerre Mondiale de la grippe, contre 50.280 personnes morts dans les combats à l’époque. Un autre examen de l’expérience médicale de l’armée américaine en 1917-1919 révèle que 1.125.401 membres du personnel en service ont été hospitalisés pour grippe, bronchite et pneumonie pendant cette période.

De ce qui précède, nous pouvons dire que si chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre le "Covid-19", le rôle des armées gagnent en importance à cet égard. Les militaires doivent se préparer à cette "guerre mystérieuse", pour ainsi dire. Tant que les armées s’acquittent de la mission de préservation de la loi, de maintien de l’ordre et de sécurité publique, la loi peut exiger des unités de l’armée qu’elles relèvent les défis locaux pendant la pandémie, notamment en aidant les dirigeants nationaux, en veillant à l’application de la loi et au respect de l’ordre, en assignant à la main-d’œuvre d’importantes tâches civiles et en coordonnant les ressources, le soutien logistique, le maintien de la confiance du public et la mise en œuvre de mesures et de procédures, telles que les verrouillages, les quarantaines et la distanciation sociale.

Dans ce contexte, le Général Sir Nicholas Carter, Commandant des Forces Armées Britanniques, a déclaré à propos de la pandémie en disant: "Nous devons nous préparer à combattre tel que nous sommes forcés de le faire, et il est maintenant clair qu’il est temps d’agir".

Il convient de noter que le déploiement généralisé des armées pour les urgences nationales est un phénomène répandu, comme ce fut le cas après que l’ouragan Katrina a frappé la côte américaine du golfe du Mexique en 2005, et qu’environ 70.000 soldats ont été déployés pour fournir de l’assistance.

De nombreux pays ont procédé au verrouillage (quarantaine généralisée), en raison de la gravité du "Covid-19", en plus du déploiement de l’armée dans les rues pour imposer les mesures de bouclage.

Il est bien établi que sans l’aide de l’armée et de la police, les objectifs du verrouillage consistant à réduire le nombre de cas infectés en isolant les suspects et leurs familles et en imposant la distanciation sociale ne peuvent être atteints. La fermeture est un protocole d’urgence pour empêcher les gens de quitter une certaine zone, et ce protocole ne peut être initié que par l’autorité. Des études indiquent que sans parvenir à des mesures de verrouillage ou de distanciation sociale dans des pays comme les États-Unis, 81% de leur population sera infectée. 

Vu que le verrouillage est un moyen efficace de réduire la propagation du "Coronavirus", le gouvernement chinois a bouclé, à compter du 23 janvier 2020, Wuhan et la Province du Hubei et ses environs. Le transport s’est arrêté et des dizaines de millions de personnes ont été empêchées de travailler ou d’aller à l’école. Ainsi, le nombre de cas a commencé à diminuer, jusqu’à ce que l’«Autorité Nationale de la Santé», en Chine, annonce le 19 mars qu’il n’y avait plus de nouvelles infections à Hubei.

La propagation du "Coronavirus" a contribué à alourdir le fardeau et les tâches traditionnelles des armées de l’État. La formation des recrues, les exercices militaires internationaux et de nombreuses opérations en cours, dont la lutte contre le terrorisme, ont été suspendus. Toutefois, il faudrait être alerté sur les effets négatifs résultant du coronavirus sur l’état de préparation au combat, les opérations militaires, l’infrastructure de santé militaire et le changement du rôle militaire de l’armée en missions de secours.

D’un autre côté, il faudrait veiller à empêcher le recours excessif à la force par l’armée. Si cela se produit, cela ne peut que miner la confiance de la société et ébranler les relations entre les civils et l’armée, sapant ainsi l’objectif principal de la protection. Par conséquent, l’armée et les forces de police doivent faire preuve de retenue tout en imposant les bouclages et ne pas être entraînées dans la violence. Ainsi, les agences de presse ont rapporté que la police de Nairobi a abattu un garçon de 13 ans, parce qu’il se tenait sur son balcon pendant le couvre-feu, et des photos et des vidéos montraient dans plusieurs zones des policiers en train de battre des personnes à la recherche de fournitures de base. 

Dans ce contexte, «Amnistie Internationale», «l’Organisation des Droits de l’homme» et les organismes d’application de la loi ont exhorté à agir avec retenue, à respecter la loi, à maintenir la sécurité et à rétablir l’ordre pendant le verrouillage, pour contenir  le "Coronavirus".

La sécurité du personnel de l’armée exposé à l’infection est également une question importante qui nécessite un suivi méticuleux. Les notes internes de l’armée américaine ont révélé que sa politique à l’égard de la pandémie était inefficace. Fin mars 2020, 288 cas confirmés de virus Corona (Covid-19), ont été signalés parmi le personnel militaire américain, malgré les déclarations de ses dirigeants sur l’intensification des restrictions imposées aux soldats. Puisque les forces armées (comme indiqué) jouent un rôle très actif lors des bouclages et des quarantaines, des mesures préventives doivent être prises pour éviter que l’armée ne devienne un vecteur potentiel du virus et pour s’assurer que les soldats ne sont pas exposés au "Coronavirus". Dans ce contexte, on devra noter les influences psychosociales chez les soldats.

Nous concluons de ce qui précède que les forces armées jouent un rôle de premier plan dans le maintien de la loi, le respect de l’ordre et l’établissement de la sécurité, entre autres choses, ce qui est crucial pour assurer le succès des efforts collectifs visant à contenir "la pandémie du Coronavirus", mais il est nécessaire pour ce de développer des politiques appropriées, afin de parvenir à un équilibre entre les intérêts de toutes les parties concernées et assurer la protection à tous.