​Introduction:
Nous pouvons définir le terrorisme armé comme suit : ce sont des groupes de milices armées qui utilisent la violence et les assassinats contre des personnes ou des armées régulières ainsi que contre les forces de police de l'État national central, afin d'atteindre des objectifs spécifiques tels que religieux, ethnique ou national, en recourant à des modes et méthodes en dehors des cadres des lois et des traités internationaux adoptés par la communauté internationale à travers ses institutions et mécanismes internationaux.
L'extrémisme constitue la phase préliminaire conduisant souvent au terrorisme et peut naitre suite à des conceptions erronées et incompatibles avec celles de la société ou de l'État, pour des raisons religieuses, ethniques, nationales ou historiques, ou suite à une discrimination sociétale d’une communauté au profit d'une autre. C’est ce qui peut conduire à des conflits idéologiques qui, à leur tour, dégénèrent souvent en conflits armés où les milices armées recourent au terrorisme. Cela est à distinguer de la lutte armée pour l'indépendance pendant la période coloniale traditionnelle, ou de la lutte du peuple palestinien pour créer son Etat.
De même que ce serait erroné de considérer l'islam comme synonyme de terrorisme, et l’émergence de cet amalgame s’explique par le fait que les combats au Moyen-Orient, à majorité musulmane, se livrent entre Musulmans. Toutefois, compte tenu des actes terroristes, en particulier en Europe et aux États-Unis, nous constatons que cela se déroule entre des non-Musulmans. Le terrorisme comprend les éléments constitutifs suivants : individus, armes, et ce que cela nécessite comme équipement, munitions, explosifs, formation et financement, avec l’utilisation de la couverture de la population et de l’environnement, ainsi que les médias privés qui embrigadent par la propagande, et défendent l’idéologie terroriste tout en semant la terreur et les supplices afin de dissuader les populations locales de coopérer avec les institutions de l’Etat, en particulier sécuritaires. Et enfin, le recours à la tactique de guérilla par les terroristes.
Les affrontements militaires entre armées régulières et milices terroristes ont montré les difficultés que cela représente pour les armées régulières, vu qu’il s’agit d’une guerre entre le visible et l'invisible, entre le fixe et le mobile, entre les privilégiés et les non privilégiés, et entre ceux qui sont soumis au droit international, et ceux qui ne respectent aucune loi, c’est ce qui permet de la considérer comme une guerre asymétrique.
Premièrement: les organisations terroristes et les guerres par procuration:

C’est la stratégie adoptée par les grandes puissances à travers le recours aux milices armées comme une alternative à leurs forces régulières pour éviter les pertes et atteindre des objectifs communs, c’est le cas des Etats-Unis après la guerre du Vietnam.

Deuxièmement: Qu'en est-il après la défaite des organisations terroristes?

En Irak: l'organisation a pris un coup dur après sa défaite et son évacuation de Mossoul, la capitale de son Etat, qui s’est opérée en coordination entre les forces armées irakiennes et les forces tribales et kurdes.
En Syrie: à l’instar de Daech en Irak, la défaite de cette organisation est imminente dans la capitale du gouvernorat de Rakka et d’autres régions. L’organisation sera ainsi assiégée par l’armée irakienne à l'est, appuyée par la Coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, et l'armée syrienne à l'ouest, soutenue par les forces russes et iraniennes.
En Libye: Malgré la division entre l'Est et l'Ouest de la Libye, ces derniers remportent des victoires militaires contre Daech libyen.
Dans d'autres pays, le déclin terroriste dans un certain nombre de pays de la région est observé à des degrés variables : les organisations terroristes vont-elles être complètement défaites? Quelles sont les prédictions ? On ne s'attend pas à ce que le terrorisme ait une défaite complète et définitive, autrement dit, cette défaite n’est pas synonyme de sa disparition, mais il s’agit de le réprimer et de lui assener des coups durs régionalement, comme c'est le cas maintenant, c’est ce qui nous conduit aux hypothèses suivantes :
Son déplacement vers de nouveaux abris sûrs, où les activités terroristes peuvent reprendre.
Certains éléments retournent dans leur pays d’origine, soit pour se repentir, soit pour agir en suivant les tactiques de Loups solitaires.
Disparaitre temporairement et constituer des cellules dormantes jusqu'à ce que les conditions changent et que l’occasion de réapparaitre se présente, dans des foyers peu nombreux, mais géographiquement bien répandus, pour ensuite se développer progressivement et tisser de nouvelles toiles d'araignées.
Troisièmement: Les combattants étrangers au sein des groupes terroristes :

Ils ne constituent pas un phénomène étant donné leur nombre limité. Cependant, ce sont plutôt les motifs de ces combattants qui posent problème, que ceux-ci soient de nouveaux convertis à l’islam, ou manipulés par les médias actifs et méthodiques de certaines organisations, telles que Daech, qui recourent à des arguments d’ordre religieux ou d’autres relatifs aux droits de l’homme, pour se présenter ainsi comme leurs défenseurs contre les injustices commises par les régimes (autoritaires ou mécréants). Par ailleurs, les questions religieuses sont présentées sur le principe « Ne vous approchez pas de la prière », faute de bonnes connaissances en matière de religion chez la majorité, dont un nombre non négligeable sont curieusement des femmes, et certaines même des adolescentes.
Le changement démographique des Musulmans en Europe occidentale: Selon l'Union Européenne, le nombre des Musulmans en Europe occidentale est estimé à environ 20 millions, dont la plupart se trouvent en France, en représentant 8% de la population, alors que respectivement ils représentent 6,5% en Allemagne, 6% en Suède et Belgique, 5,5% aux Pays-Bas, 4,8% en Grande-Bretagne et 4% en Italie. La plupart des immigrants sont en provenance des pays musulmans, dont ils sont originaires, en particulier les pays d'Afrique du Nord riverains de la Méditerranée. La majorité d’entre eux sont victimes de discrimination raciale et religieuse dans leur pays européen, ce qui constitue un point digne d’intérêt pour ces pays afin d’éviter qu’ils ne servent de foyers d’exportation pour le terrorisme à l’échelle nationale et internationale.
Quelques exemples de l’injustice d’attribuer les actes terroristes aux Musulmans aux États-Unis et en Europe:
Aux États-Unis, l'Université de Caroline du Nord (2014) et la chaîne CNN ont rapporté que 32 personnes, y compris des Musulmans, étaient tuées dans des actes terroristes, tandis que 33 599 personnes étaient tuées dans des fusillades par des Américains non musulmans.
En Europe, selon le rapport de la police européenne « Europol » de 2016, les meurtres commis par des Musulmans étaient de 2% alors que 98% de ces crimes sont perpétrés par des Non-Musulmans.
Au Moyen-Orient, où la situation est différente, l'écrasante majorité des Musulmans s'entretuent, donnant ainsi une impression négative et erronée sur l'islam, perçu désormais comme une religion sanguinaire. C'est ce que l'Université de Caroline du Nord a considéré comme une erreur des médias américains.
Quatrièmement: le financement du terrorisme et les stratégies adoptées en vue de le combattre et assécher ses sources:

Le financement constitue l’élément le plus important dans l’organisation terroriste, pour l’acquisition d'armes, d'équipement et pour le payement des gros salaires à ces milices. Ce financement provient de sources différentes : individus, organismes régionaux ou même pays et organisations qui parrainent clandestinement le terrorisme, pillage des ressources de l'État, telles que les banques et les métaux précieux, trafic des antiquités et vente illicite des ressources pétrolières, pour être ensuite achetées par d’autres pays de façon illégale aussi. Pour lutter contre ces activités, une coopération intégrée sur les plans local, régional et international doit être établie, que ce soit par la surveillance des soldes et transactions bancaires, ou par l'ouverture des frontières et la mise en place d'un code d’honneur imposant aux pays l’interdiction d’acheter des terroristes les richesses pillées, telles que le pétrole, les antiquités et les métaux précieux. Cela doit se faire parallèlement à une attention particulière portée sur le contrôle des réseaux de la mafia et de la criminalité transfrontalières, qui tirent profit des relations mutuellement avantageuses avec les terroristes, dans le trafic d’armes et de drogues, la traite d’êtres humains et le transfert de fonds, etc. De même, il faudrait assurer la sécurisation des différents points d’entrées et frontières, en dépit des difficultés que cela pose sur le plan sécuritaire avec les pays ayant des frontières étendues et ouvertes, comme le sud de la Libye et la frontière irako-syrienne.

Cinquièmement : Médias et terrorisme:

Les médias des organisations terroristes : 
Ils s’adressent en premier lieu aux recrues potentielles, en se basant sur une conception erronée de la religion, profitant ainsi de l’ignorance du public cible. Ils visent en deuxième lieu la population locale en recourant à la politique de la carotte et du bâton qui l’incite à coopérer avec eux par l’intimidation en vue de la dissuader de collaborer avec les institutions de l'État, en particulier l'armée et la police, allant jusqu’au recours aux supplices. En troisième lieu, ils ciblent les pro gouvernements et les partisans des organisations rivales. En outre, ces organisations mènent des exécutions en place publique dans le but de produire des échos amplifiés des actions de l'organisation dans l’opinion publique, pour semer la terreur par la mise en scène des représailles ou d’actes de punition. Il en fut ainsi dans le cas du pilote jordanien brûlé vif, ainsi que dans celui des 21 Chrétiens égyptiens massacrés en Libye dans une mise en scène macabre.
Médias d'État / des États antiterroristes : 
En premier lieu, la diffusion la plus large possible et la communication d’influence et multilingue pour mieux faire connaitre la vérité sur l’islam et l’essence de cette religion, et sur la Sunna du Prophète, émanant de sources fiables, et le refus des fatwas en dehors de ce cadre. En deuxième lieu, réfuter tout ce que les médias terroristes diffusent en employant les arguments appropriés et bien étayés. En troisième lieu, mettre l’accent sur d’autres domaines, comme le développement global pour lutter contre la pauvreté, l'ignorance et la maladie, l’élévation des niveaux scientifique, culturel et de la santé, l’amélioration du niveau de vie, l’ouverture des perspectives d'emploi pour les jeunes ainsi que l'exploitation à bon escient des ressources de l'État. Cela se fait, tout en donnant l’exemple par la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, pour l’instauration d’une société plus juste, plus égalitaire et de droit, en vue de promouvoir l'esprit de la loyauté entre la patrie et le citoyen, et d’avoir une immunité religieuse, sociale et nationale.
Sixièmement: La nécessité de la coopération internationale dans la lutte antiterroriste :

Il est établi que les actions à caractère individuel dans la lutte antiterroriste sont inefficaces, d’où la nécessité d’une coopération locale, régionale et internationale dans les domaines suivants : l'échange d'informations ; la vente d'armes dans un cadre légal pour surveiller des transactions qui s’opèrent entre vendeur et acheteur ; l’assèchement des diverses sources de financement ; la renonciation à l’acquisition de toute marchandise en provenance des terroristes, telles que : le pétrole, les antiquités et les métaux précieux, que ce soit directement ou par le biais d'intermédiaires ; le démantèlement des réseaux existant entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, ainsi que la coordination des coalitions militaires, régionales et internationales pour obtenir les meilleurs résultats possibles, comme cela fut le cas récemment en Irak et en Syrie.

La conférence arabo-islamique qui s’est tenue au Royaume d’Arabie Saoudite le 19/05/2017, en présence du nouveau président américain Trump, et la création d’un Centre antiterroriste dans la région, vont sans doute marquer le début d’une coopération internationale et régionale, étant donné que le terrorisme n’a pas de patrie et qu’il menace ainsi et la région et le monde entier.

Conclusion:

La communauté internationale se doit donc de coopérer dans l’élaboration d’un plan d'urgence – afin de tirer parti de la débâcle du terrorisme en Irak et en Syrie, de mettre en place des systèmes de suivi et de traçage des ventes d'armes depuis leur fabrication jusqu’aux acquéreurs, d’assécher les diverses sources de financement et de couper le lien avec la criminalité transnationale organisée, ainsi que l'immigration clandestine. Il s’agit également de présenter un plan futur en cas de la défaite du terrorisme et son repli vers des abris sûrs sous forme de cellules dormantes, peu nombreuses, mais disséminées sur une vaste zone géographique attendant l'occasion de réapparaitre, pour se développer progressivement, et constituer de nouveaux réseaux. Tout cela doit se faire parallèlement à la mise en place d’un discours religieux tolérant, tout en travaillant sur le développement social pour lutter contre la pauvreté, l'illettrisme, la maladie et le chômage, ainsi que sur l’élaboration d’un discours médiatique positif et objectif, diffusé dans toutes les langues pour lutter contre la propagande terroriste et réduire ainsi sa sphère d'influence.