Le terrorisme, loin d’être un phénomène actuel, est aussi ancien que les relations humaines : il est en effet déterminé par la nature sociale de l’être humain, et lié au combat entre le Bien et le Mal. L'histoire des activités terroristes se réfère à la culture humaine en ce que l’être humain est avide de pouvoir et enclin à la répression et à l'intimidation pour arriver à ses fins, lesquels comportements vont à l’encontre des concepts sociaux fondamentaux. Les racines du terrorisme remontent à l'histoire de l’humanité, bien qu'il ne soit connu dans son acception courante qu’à l’époque contemporaine, comme peut en témoigner le premier fratricide de l’humanité, le meurtre d’Abel par son frère Caïn.

En effet, le phénomène de la violence est une caractéristique des sociétés primitives, où prévalent la loi de la jungle et la loi du plus fort. Par ailleurs, l’époque des Pharaons a connu le crime terroriste en 1198 avant J.-C., appelé « le crime des comploteurs », où il y eut une tentative d'assassinat contre le roi Ramsès III, connue sous le nom de la « conspiration du harem ».

Les Assyriens connurent le terrorisme au VIIe siècle avant notre ère, où ils eurent recours à grande échelle aux moyens terroristes contre leurs ennemis barbares.

En outre, à l'époque romaine, il était difficile de distinguer entre terrorisme et crimes politiques, dans la mesure où le délinquant politique était considéré comme l'ennemi de la nation et que les crimes politiques étaient jugés comme relevant des infractions de droit commun. Celles-ci impliquent en effet les actes graves dont les conséquences dépassent les individus pour toucher la société dans son ensemble, tels que les complots avec les ennemis de la patrie, les crimes contre la sûreté de l'État, la sédition, les troubles, la rébellion ainsi que les soulèvements contre le pouvoir en place.

Dans la Grèce antique, le délit politique avait une acception à caractère religieux. Toutefois, cette conception avait changé, en fonction de l’évolution de la civilisation grecque, donnant lieu à une distinction conceptuelle entre crime politique et délit religieux, où le premier ne concerne plus que les crimes contre l'État, la structure sociale ou la souveraineté du peuple.

La terre de Palestine constitue la première région qui ait connu le terrorisme organisé au premier siècle de notre ère, quand un petit mouvement juif, connu sous le nom de « Zélote » ou « les Jaloux », mena une insurrection contre la domination de Rome, en réclamant son indépendance en l’an VI de l’ère chrétienne, et en organisant des émeutes de façon systématique. Cependant, les autorités de Rome frappèrent les rebelles d’une « main de fer » et de façon impitoyable : deux milles Zélotes furent ainsi crucifiés. Cette action avait pour but de provoquer un choc psychologique tellement fort sur la population qu’elle serait dissuadée de poursuivre la révolte. Ce fut le premier recours à la terreur dans cette guerre qui dura plusieurs décennies.

Toutefois, le mouvement Zélotes répandit lui aussi la terreur, enégorgeant ses victimes au milieu de la foule, sur les lieux publics et les marchés, ce qui pritles allures de la guerre de guérilla, dont les caractéristiques n’ont pratiquement pas changé jusqu'à nos jours. Les historiens notent que ces anciens activistes n’ont pas totalement établi de séparation entre objectifs politiques et objectifs religieux, vu que les Zélotes menaient aussi bien une guerre de libération contre les autorités de Rome, qu’un combat contre leurs propres adeptes, y compris contre ceux de leur secte qu’ils jugeaient trop modérés.

À l’époque préislamique, bien avant l'avènement de l’Islam, c’était le règne de la violence, la terreur et la répression dans la société ; et après l’avènement de l’Islam, il est apparu le terrorisme sur fond d’extrémisme religieux. Selon certains chercheurs, cela remonte dans l'histoire de l'Islam au mouvement Kharijite, dont sont issus de nombreux mouvements dissidents dans l'histoire islamique.

Aussi, au XIe siècle est apparue la confrérie ismaélite nizârite orientale, connue sous le nom de Hashshâshîn (les Assassins), qui sont des Chiites ; elle s’établit en Iran et en Syrie. Selon les chercheurs, cette secte avait combiné objectifs religieux et ambitions politiques, et, opérant sous le commandement de son chef Hassan Al-Sabah, elle répandit la terreur parmi des innocents, en perpétrant des assassinats pendant deux siècles. Les Hashshâshîn firent front aux tentatives de l'État pour les combattre et en éradiquer la terreur. Par ailleurs, en vue d’atteindre leurs objectifs politiques, ils n’ont pas hésité à adopter la terreur comme stratégie, sous la forme d’actes d’assassinats contre des vizirs et gouverneurs abbassides et Seldjoukides. L'action la plus importante menée par ce groupe prit la forme d’un assassinat politique, celui de Nizâm al-Mulk, le grand Vizir du deuxième Sultan de la Dynastie seldjoukide, Alp Arslān. Selon certains chercheurs, ce fut « l’un des plus grands attentats terroristes de tous les temps et qui eut à l’époque, un retentissement au moins égal à celui que connurent l’assassinat de l’archiduc d’Autriche ou les attentats du 11 septembre 2001 dans le monde contemporain ».

Le Moyen-âge a connu les pires formes d'oppression et de violence sous l'Inquisition érigée par les papes pour châtier tous ceux qui ne prêtent pas serment d’allégeance à l'Église apostolique. Cette violence s’est poursuivie et a pris une dimension collective à l'époque de la Révolution Française entre 1789 et 1799 : cette époque est décrite par les historiens comme l'ère de la Terreur, ou la « Terreur parrainée par l'État », pendant le règne de Maximilien Robespierre en France, suite à la Révolution Française. En effet, le meurtre et le massacre furent menés pour les raisons les plus triviales, et les actions brutales (de Robespierre) furent justifiées par la défense de la République et ses principes. Cette terreur ne s’est pas limitée à l’ensemble de la population française et a gagné la classe aristocratique européenne en général.

Et, au XIXe siècle est apparue une organisation terroriste russe appelée Narodnaya Volya, qui signifie « la volonté du peuple ». Elle visait à mettre fin à la domination des Tsars en Russie, en recourant à la violence. Cette organisation connut une grande renommée par l'assassinat du Tsar Alexandre II.

Le terme de « terrorisme » a été employé de façon courante dans le discours politique contemporain en Europe et a pris son acception comme mouvement aux États -Unis d’Amérique. En effet, depuis la guerre de Sécession (1856- 1861), des mouvements et partis politiques, n’ayant rien à voir avec les partis et mouvements qui prévalaient dans le monde, s’y sont formés, dont le plus important était le parti « Know nothing », responsable de la liquidation des Noirs en Amérique.

Avant la Première Guerre mondiale, la plus importante opération terroriste internationale fut perpétrée, entrainant de lourdes conséquences. Elle a en effet constitué un tournant majeur vu qu’elle a conduit à attirer l'attention de la communauté internationale sur la menace que représente le terrorisme sur les relations internationales : il s’agit de l'assassinat du Prince Héritier d'Autriche et de sa femme à Sarajevo par un meurtrier politique serbele 28 juin 1914 ; ce fut l'étincelle qui déclencha la Première Guerre mondiale : celle-ci dura quatre ans.

Par ailleurs, le terrorisme organisé par l'État nazi en Allemagne, à travers les crimes commis par les forces militaires contre quiconque s’oppose aux politiques hitlériennes, a constitué, quant à lui, un prélude à l'exportation de la terreur nazie au-delà des frontières. Et c’est ce qui a conduit à l’explosion du deuxième conflit international universel au XXe siècle, en l’occurrence la Seconde Guerre mondiale.

Dans les années 90, les stratégies terroristes ont radicalement évolué : le terrorisme cherche ainsi à détruire l'adversaire ou, du moins, vise-t-il à affaiblir systématiquement le pouvoir de l'État, pour le déstabiliser ou causer le maximum de dommages.

Au XXe siècle, le terrorisme est devenu la principale menace pour la communauté internationale, ce qui a amené l’Organisation des Nations Unies à recourir en 1972 à l’expression de « terrorisme transnational », donnant une dimension internationale à ce terme, employé auparavant pour décrire les« actes de terrorisme ». Dans ce même cadre, l’ONU a procédé à créer un comité spécial chargé d’étudier les causes profondes et les motifs des opérations terroristes internationales. Par la suite, les actes terroristes sont devenus de plus en plus fréquents et ont redoublé d'intensité à l’échelle internationale, contribuant ainsi à ce que cette question ou ce phénomène devienne, à juste titre, un sujet de préoccupation et occupe une place prééminente dans les discussions à l’échelle internationale.

Finalement, le terrorisme international a évolué au cours du troisième millénaire pour prendre une nouvelle forme, bien différente, due à l’évolution de la structure du Nouvel Ordre mondial, rendant l’usage du concept de terrorisme international plus fréquent et plus courant, surtout après les événements du 11 septembre 2001. En ce qui concerne l’organisation la plus dangereuse aujourd’hui, Daech, elle a été formée après l'invasion américaine de l'Irak, la chute du régime de Saddam Hussein, la mise en place du gouvernement chiite en Irak et son soutien par les Américains. Ensuite, l'armée irakienne, constituée majoritairement de sunnites, fut dissoute et une nouvelle armée, à majorité chiite fut créée. Aussi, dans ce contexte relatif au retrait de la majorité des troupes américaines en Irak, à la prédominance chiite et à la formation de cette nouvelle armée, un certain nombre de chefs de l'armée dissoute ont réagi en formant une organisation antigouvernementale, en particulier contre le gouvernement chiite. Ce sont bien ces anciens officiers qui ont formé le premier noyau de ce qui fut communément appelé plus tard l’organisation Daech, acronyme arabe pour désigner l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Nous pouvons ainsi constater que cette organisation constitue une conséquence indirecte imprévue de l'invasion américaine de l'Irak, exploitée plus tard par d’autres organismes et gouvernements pour nuire à l'Islam sunnite et le diaboliser ; et tout le monde connait la suite.​