Au cours des deux dernières décennies, la pensée de l’extrémisme et des comportements violents est apparue comme le problème le plus dangereux sur la scène internationale et a désormais, eu les plus grands impacts et répercussions sur l’arène islamique et arabe.

La disponibilité d’un environnement approprié dans certains pays qui ont été un terrain de révolutions et de combats, a contribué à l’émergence de ce dilemme, à son exacerbation et à son acquisition d’une dimension profonde. L’idéologie de l’extrémisme a ainsi, grandi et s’est nourrie dans l’étreinte d’un environnement d’incubation qui perdure jusqu’à ce jour et qui lui permet de pratiquer son activité terroriste et de répandre ses toxines idéologiques extrémistes.

Plus important encore, outre le silence de certains membres de la communauté internationale sur l’expansion du terrorisme et leur incapacité à traduire les paroles en actions dans la lutte contre ce fléau, cet environnement l’a davantage renforcé, en lui fournissant l’élixir de vie et de continuité qui lui a accordé la flexibilité de se déplacer et ouvert la voie pour mener ses actes terroristes ici et là, en toute commodité et facilité.

De nombreux pays, si ce n’est la communauté internationale dans son ensemble, examinent la pensée extrémiste et le comportement terroriste, ainsi que leurs répercussions sur les sociétés, que ce soit sur le plan humanitaire, politique ou économique... Néanmoins, les efforts pour les affronter, les combattre et y faire face restent inférieurs au niveau requis et ne coïncident toujours pas avec la menace posée par cette pensée. Cela n’exclut cependant, pas l’existence de pays qui ont suivi tous les moyens et pris les mesures nécessaires pour combattre ce phénomène et vaincre le système terroriste à tous les niveaux, dans un processus avancé qui a porté ses fruits de manière positive et rassurante; et leur a donné une expérience pionnière dans la lutte et la réponse à l’idéologie extrémiste et aux comportements violents.

En conséquence, nous affirmons que l’extrémisme violent menace directement, l’ensemble de la communauté internationale - par l’exercice d’actions et de comportements terroristes - ou indirectement, en menaçant les intérêts et en leur portant préjudice. Malgré cela, il existe des pays qui soutiennent le terrorisme violent, que ce soit de manière directe ou détournée, le parrainent, le pratiquent, ou le tolèrent ainsi que ses activités. Serait-ce parce que ces pays espèrent, en ce faisant, qu’ils seront à l’abri de l’apostasie? C’est là une idée fausse, car le terrorisme, tout comme ceux qui le pratiquent, ont une mentalité instrumentale; la fin pour eux, justifie les moyens pour atteindre leurs buts. Ils ne trouveront par conséquent, ni colère ni gêne à mener leurs opérations terroristes, ou certaines d’entre elles, sur le territoire des mêmes pays qui les soutiennent. Il est d’autant plus impératif que les pays d’appui, sous toutes ses formes, soient assiégés par le feu du terrorisme dont ils essaient de profiter, ou qu’ils tentent d’employer pour leurs propres intérêts et nuire à d’autres pays et sociétés.

Les jours à venir nous révéleront la validité de cette vision.

L’extrémisme violent est devenu désormais, une menace majeure pour la paix, la sécurité et la prospérité des peuples; et bien que de nombreux pays aient adopté des stratégies fortes et globales qui ont clairement pu entraver les efforts et les activités des groupes extrémistes et paralyser leurs réseaux, la psychologie de ces groupes ne leur permet pas de se rendre aisément, tout comme ils peuvent facilement s’adapter aux mesures que certains pays adoptent pour les affronter. Cela vient du fait qu’ils croient fermement, sur la base de leur conviction, qu’il leur est, à juste titre, dicté de s’opposer au mensonge et de le combattre de toutes leurs forces; que la guerre qu’ils mènent contre l’ennemi est un record qui nécessite de continuer. Cette tendance est d’autant plus renforcée en eux par la disponibilité de technologies modernes qui leur permettent d’attirer et de recruter des adeptes, d’obtenir des financements de plus d’une source, en plus des programmes de propagande qui justifient leurs actes terroristes, voire les glorifient.

C'est pourquoi, nous avons été témoins, ces dernières années, de nombreux actes terroristes qui ont été perpétrés dans plus d’un pays islamique et non islamique, et avons examiné comment ces groupes se déplacent d’une région à une autre... Peut-être que la région de l’Afrique de l’Ouest, en particulier celle du Sahel, devenue des arènes ouvertes pour de nombreuses factions terroristes affiliées à Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb islamique et aux branches de l’État islamique (Daech), qui se sont répandues dans de nombreux pays et régions en se propageant comme une traînée de poudre, est la plus exposée aux pratiques de ces groupes, qui y ont apparemment trouvé l’occasion de regagner leur éclat qui s’est estompé dans d’autres régions et pays, comme s’ils voulaient dire: Nous sommes toujours présents et influents, et nous allons poursuivre notre guerre contre les ennemis, afin que la communauté internationale ne jouisse pas de la sécurité et de la sûreté et continue de frissonner et d’appréhender de peur.

Ces groupes ont fermement cru, dans le cadre de leur recherche constante de cibles potentielles influentes pour l’exercice de leurs actes et comportements terroristes, que les pays du Sahel représentent pour eux, les refuges qui leur permettent à la fois, de revoir leur stratégie et d’adopter de nouveaux plans.

Il est donc important d’attirer l’attention sur le fait que les actes terroristes ne sont plus limités aux pays arabes et islamiques, et que leurs auteurs ne sont plus seuls musulmans, comme les ennemis de l’Islam aiment, dans leurs fausses déclarations, apposer l’accusation de terrorisme sur les musulmans et s’obstinent à faire de ce phénomène une spécialité islamique, avec l’intention de saper l’Islam, et de faire la guerre contre lui, même s’ils se rendent pleinement compte qu’il est innocent de cela et malgré le fait que ces actes aient été menés par des individus affiliés à l’Islam. C’est pourquoi nous avons vu ces événements déplorables être commis, pour diverses raisons, et par des éléments terroristes appartenant à des religions différentes, en France, en Allemagne, en Amérique, en Belgique et au Japon... Ce qui confirme le fait que le terrorisme n’a pas de religion.

D’un autre côté, il est peu probable que ces opérations terroristes diminuent. Nous nous attendons, au contraire, à ce qu’elles s’étendent davantage et se développent dans un proche avenir; au cas où les pays qui parrainent le terrorisme resteront à l’abri des sanctions, compte tenu de l’absence de coordination internationale pour le combattre et de la stagnation de la coopération internationale complémentaire à ses plus bas niveaux.

La situation a empiré et sa gravité a par conséquent, augmenté, ce qui impose à la communauté internationale, dans sa guerre contre le terrorisme, un travail sérieux dans le cadre d’une coopération internationale intégrée dans divers domaines, à commencer par la coopération en matière d’information et de renseignement sur l’ensemble du système terroriste, à travers la collecte d’informations intégrées sur ses organisations, ses symboles, ses sources de financement et ses méthodes pour attirer et recruter des adeptes, des partisans et des sympathisants, ainsi que la connaissance de ses méthodes de propagande, de ses médias, de sa façon de penser et des objectifs qu’il cherche à atteindre.

La coopération en matière d’information est l’étape la plus importante de la guerre contre le terrorisme, si elle se situe dans le bon contexte; suivie d’autres étapes, notamment une coopération intégrée sur les réglementations, les lois et les procédures de contrôle, tout en donnant la priorité au contrôle des sources de financement, pour autant que cela paralyse la force vitale des organisations terroristes et extrémistes. Ainsi, nous garantissons une coopération intégrée de tous, dans tout ce qui réduirait l’idéologie extrémiste et les comportements violents, les restreindrait, voire les éliminerait définitivement.

La communauté internationale qui souffre des conséquences du comportement terroriste, devrait par conséquent, faire un pas en avant vers la prise de mesures efficaces qui peuvent contenir ce comportement et l’assiéger, à travers un travail complémentaire répondant à une vision globale dans la guerre contre le terrorisme, qui ne s’arrête pas à la coordination entre les deux mesures (sécuritaire et intellectuelle) mais progresse au contraire, plus loin; car le travail d’intégration requiert la participation de l’ensemble de la communauté internationale, tant que la menace du terrorisme ne se limite plus à des pays spécifiques. Ce ne sera d’ailleurs, jamais le cas; même si cela semble maintenant l'être. L’histoire, tout comme la réalité, confirment la propagation de ce phénomène, son expansion, son franchissement des frontières et son transfert d’un pays à un autre, pour un certain nombre de raisons, dont certaines sont imposées par des intérêts; d’autres, dictées par la réalité en termes de fragmentation des organisations terroristes, de fuite de certains de leurs membres et d’émergence de nouvelles générations d’entre elles, dans des sociétés de sécurité laxistes.

Il est important de rappeler - dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent - que tous les États doivent, sur la base du principe de responsabilité sociale, adopter, au niveau national, la philosophie de l’action intégrative entre leurs différentes institutions. La réalisation de la sécurité communautaire n’incombe pas uniquement aux agences militaires ou de sécurité; la société, à son tour, avec tous ses membres, institutions, sectes et activités, est directement responsable de la sécurité. Ce n’est que lorsque cet objectif sera atteint que nous serons en mesure de créer une société qui rejette l’extrémisme violent et ses éléments. On voit donc que les groupes terroristes qui ne trouvent pas d’incubateur social ciblent les sociétés douces qui traversent des crises sociales, où le niveau de responsabilité sociale est désormais, faible.

Il est donc impératif de souligner la nécessité d’adopter des traitements complémentaires, tant internes qu’externes, c’est-à-dire que la communauté internationale doit se lancer dans un travail d’intégration de manière à ce que les procédures soient unies et les processeurs, intégrés; à la lumière d’objectifs clairs qui permettent d’obtenir des résultats spécifiques dans la guerre contre le terrorisme. Tous les États sont ainsi, tenus de faire partie du système international. Cependant, dans le cas où l’un ou certains d’entre eux accusent un retard, ils doivent être considérés avec suspicion, la raison de leur retard pouvant être due au fait qu’ils bénéficient de groupes terroristes. À ce moment-là, ils doivent être soumis aux mêmes sanctions qui affectent les organisations terroristes.

Cette impulsion intégrale elle-même, est attendue au niveau local, sous la forme d’une action unifiée, en coordination avec toutes les institutions de la société.

Il serait également bénéfique que l’intégration internationale dans la guerre contre le terrorisme soit placée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, qui est le parapluie de tous les pays et qui a d’autant plus, la capacité fonctionnelle, morale et matérielle d’imposer des obligations internationales en ce qui concerne la guerre contre le terrorisme, dans la mesure où cela rassure la communauté internationale de la solidarité de tous, dans un système d’action inclusive face aux comportements terroristes.

Le moment est venu pour l’organisation internationale de prendre, avec le soutien de tous les pays, une telle mesure et, pour que l’appui soit pratique, efficace et fondé sur l’action et non sur des paroles qui ne trouvent pas de chemin vers la réalité, que ce soit en termes d’actions concrètes contre les organisations terroristes, ou de soutien financier aux efforts axés sur la lutte contre les comportements terroristes.

Le mot de la fin:
Le terrorisme ne peut être combattu par un pays seul, ou un nombre limité de pays, qui doivent affronter leur sort face au terrorisme, parce qu’il s’agit soi-disant, d’une affaire interne ou régionale. Nous ne pouvons pas non plus, affronter l’idéologie extrémiste et la violence terroriste en utilisant une méthode unique, ou tenir une partie pour laquelle seules des solutions de sécurité sont connues, pour responsable.

De même, pour que le terrorisme soit éliminé ou pour en réduire les risques, ou encore pour obtenir les meilleurs résultats avec le moins de pertes matérielles et humaines, il est important d’adopter deux lignes symétriques parallèles, à savoir:

-    En raison des dégâts considérables que l’extrémisme violent cause à l’individu et à la société, l’affronter et entraver son activité est une responsabilité internationale conjointe qui nécessite, pour atteindre les plus hauts niveaux de coopération et de coordination entre les membres de la communauté internationale, l’intégration des efforts et l’élaboration de stratégies globales et intégrées permettant de prendre des mesures correctives efficaces, que ce soit au niveau de la prévention ou du traitement.
-    La complémentarité des rôles entre les institutions gouvernementales entre elles, en termes d’efforts de traitement au niveau local de chaque pays et la coordination entre ces institutions et les organisations de la société civile, en ce qui concerne les méthodes de traitement préventif et médicinal.

Ces deux lignes représentant une approche appropriée dans le travail d’intégration des traitements intellectuels, d’où l’importance de les adopter.

Cette démarche semble jusqu'à présent, être la meilleure approche, optimale et fiable pour vaincre l’extrémisme et les comportements violents et les contenir à tous les niveaux (nutrition, appui, sympathie et soutien, polarisation, théorisation, environnement d’incubation, armement, propagande et médias, exécution...), de manière optimiste et efficace; et ce en adoptant une stratégie globale, efficiente et unifiée et en coordonnant les efforts internationaux qui perturbent les plans terroristes et les restreignent à un angle étroit.

Des efforts collectifs doivent par conséquent, être déployés pour entraver le terrorisme et ceux qui le pratiquent de trouver des havres de paix qui leur permettent de perpétrer leurs actes terroristes aux niveaux local et international et pour parvenir à les terrasser.