Lorsque les moyens proactifs ne parviennent pas à dissuader les organisations terroristes et à les décourager de poursuivre leurs plans sanglants et destructeur, le recours à la force militaire devient inévitable pour maintenir la sécurité et parvenir à la stabilité. Les opérations aériennes constituent l'un des principaux outils de lutte contre ces organisations. L'aviation est capable de diriger des frappes rapides et précises contre de nombreuses cibles, notamment les groupes terroristes, leurs bastions, leurs centres d'entraînement et leurs moyens de transport. Elle apporte également un soutien aux forces terrestres et leur permet d'obtenir des résultats efficaces. Il n'est pas exagéré de dire que des succès significatifs dans les campagnes antiterroristes contemporaines peuvent rarement être réalisés sans s'appuyer sur la force aérienne.

Capacités uniques

L'Armée de l'Air dispose de capacités de combat uniques, représentées par des avions de chasse, des hélicoptères, des drones et d'autres systèmes aériens avancés qui lui permettent de surveiller les menaces, de déterminer les emplacements des activités des groupes terroristes et de mener des frappes douloureuses et efficaces contre les infrastructures terroristes. Elle épargne aussi aux forces terrestres d'affronter les terroristes selon leur méthode de guerre préférée, la « guérilla », qui constitue une menace pour ces forces régulières. Elle constitue également un outil de pression diplomatique pour parvenir à des solutions politiques au problème du terrorisme. Ces capacités permettent donc diverses opérations visant à réaliser des frappes destructives contre les bastions terroristes.

La puissance aérienne tire ses capacités de ses caractéristiques directes, principalement: la vitesse, la portée, l'altitude, et la vitesse qui la distingue des autres forces, lui permet de raccourcir le temps, de contrôler la cadence des mouvements et de suivre le rythme des changements sans tarder et en toute aisance. Quant à la portée, elle bénéficie de l'absence d'obstacles naturels tels que les montagnes et les obstructions aquatiques. Grâce à l'altitude, l'armée de l'air est en mesure de fournir une auto-protection contre les armes conventionnelles et d'assurer le contrôle et la couverture aux autres forces. Elle peut voir derrière les lignes ennemies, évitant ainsi toute mauvaise surprise.

Ces caractéristiques contribuent à doter le commandant et le planificateur de nombre de principes de guerre, tels que l'économie d'effort, permettant des rôles majeurs équivalant à un bataillon de chars ou d'artillerie. Le principe de surprise permet de lancer des attaques dans toutes les directions, ce qui désoriente l'ennemi et affaiblit ses défenses. La flexibilité, permet d'assumer plusieurs rôles en une seule sortie et passer rapidement des missions offensives aux missions défensives sans avoir besoin de reconstitution ni de repositionnement.

Rôles majeurs

L'armée de l'air joue nombre de rôles importants dans la lutte contre le terrorisme comme suit:

Reconnaissance: l'Armée de l'Air fournit des capacités de reconnaissance avancées pour collecter des informations sur les cibles terroristes, leurs activités et leurs mouvements, en utilisant des technologies avancées, des dispositifs de surveillance et de drones. L'importance de ces informations réside dans la planification stratégique des opérations militaires, la prise des bonnes décisions au bon moment et la dissuasion des attaques terroristes avant qu'elles ne surviennent.

Frapper des cibles: le rôle le plus important de l'armée de l'air dans la lutte contre le terrorisme serait de frapper directement les bastions terroristes. Ces frappes usent de missiles, de bombes et d'armes aériennes avancées, qui peuvent détruire des cibles spécifiques sans exposer l'armée au danger. Les avions peuvent traquer les terroristes et leurs dirigeants et les poursuivre grâce à des technologies modernes, telles que la télédétection et les systèmes de ciblage automatisés pour garantir la précision et l'efficacité. Il existe de nombreuses opérations au cours desquelles les forces aériennes ont été utilisées pour cibler et neutraliser les dirigeants d'organisations terroristes tels que Ayman al-Zawahiri, l'ancien chef d'Al-Qaïda. Un drone a tiré deux missiles sur le balcon de sa maison, le touchant directement et le tuant sur le coup.

Appui aérien: L'armée de l'air fournit une couverture aérienne et un appui-feu aux forces terrestres combattant au sol, en plus de transporter des soldats vers des endroits difficiles d'accès et de larguer des fournitures.

Protection des frontières: La protection des frontières et la prévention contre les infiltrations terroristes constituent un élément important de la guerre contre le terrorisme. La puissance aérienne joue un rôle crucial dans la protection des frontières, la détection des menaces potentielles et la prévention des intrusions terroristes.

Dissuasion: La présence d'avions de guerre dans le ciel est synonyme de tension et d'anxiété pour les groupes terroristes, et signifie qu'il n'existe pas d'endroit sûr où ils peuvent exercer leurs activités à l'abri des frappes aériennes.

De grands défis

Le recours à la puissance aérienne dans la guerre contre le terrorisme se heurte à de nombreux défis, classés en trois niveaux principaux:

Défis stratégiques: Ils comprennent trois sous-défis, dont le premier est la contradiction entre les intérêts internationaux dans la zone d'opérations, ce qui provoque une confusion dans les opérations aériennes et conduit à la propagation et à l'expansion de la menace terroriste dans les zones de conflit. Deuxièmement: le défi au soutien international ou régional direct ou indirect aux organisations terroristes, que ce soutien soit idéologique, moral, économique ou militaire. Troisièmement: les restrictions politiques sur l'utilisation de la force aérienne dans les zones de conflit, sous forme d'embargo sur les armes ou la menace d'utiliser celui-ci contre les pays qui se défendent contre des attaques terroristes, sous prétexte de droits de l'homme et autres.

Défis opérationnels: liés aux difficultés auxquelles est confrontée l'armée de l'air sur le champ de bataille et incluent la planification d'opérations aériennes dans les guerres non conventionnelles, en particulier lorsque les frontières géographiques s'estompent et que les champs de bataille varient entre villes, zones rurales et zones accidentées. À cela s'ajoute l'ambiguïté des lois de conflits armés et des règles d'engagement auxquelles adhèrent les forces militaires régulières et que les organisations terroristes ne reconnaissent pas. Le dernier défi au niveau opérationnel réside dans la difficulté d'obtenir des informations utiles à la planification d'opérations aériennes, vu que ces organisations agissent généralement au sein des sociétés civiles et exercent leurs activités cachées sur Internet et dans des zones reculées.

Défis tactiques: tels que la précarité de la zone d'opérations militaires variant entre bâtiments gouvernementaux, grottes, forêts et quartiers résidentiels, et le déséquilibre entre objectifs et ressources utilisées pour mener des attaques aériennes. Le troisième défi tactique est le risque de dommages collatéraux parmi les civils pouvant servir de boucliers humains, ce qui complique la mise en œuvre d'opérations aériennes offensives et d'opérations de secours.

Effets et risques

Le recours à la puissance aérienne, à l'instar de toute action militaire comporte des risques pour les civils innocents surtout si cette force n'est pas utilisée à bon escient et avec retenue, et entraine un nombre élevé de victimes et de blessés parmi les civils en cas de frappes aériennes disproportionnées ou d'erreurs dans l'identification géographique des cibles. Les groupes terroristes sont généralement des groupes irréguliers qui s'activent dans les villes, ce qui complique leur ciblage. Ces risques incluent également la possibilité de promouvoir des idéologies terroristes, lorsque les bombardements aériens provoquent de graves dommages dans des zones civiles et parmi les innocents. À mesure que les groupes terroristes s'étendent au-delà des frontières de l'État, l'armée de l'air risque de violer la souveraineté d'un État voisin, ce qui nécessite une coordination préalable avec l'État en question, tout en tenant compte des intérêts politiques conflictuels et des positions divergentes. Avec la durée de la guerre et le besoin d'armes modernes, le problème des coûts élevés apparaît, ce qui pourrait épuiser les ressources financières de l'État et alourdir le fardeau auquel il est confronté.

Développement de la stratégie

Les défis et risques précédents nécessitent de développer un cadre stratégique pour le recours aux forces aériennes, capables de relever les défis et de gérer les risques, ce qui implique de déterminer le but de recourir à la puissance aérienne, d'analyser l'environnement stratégique (international, régional, local), les menaces potentielles, les centres de gravité et les capacités critiques de la menace, pour déterminer ensuite la stratégie de gestion appropriée, la méthode optimale, les éléments de puissance aérienne permettant d'atteindre le but ultime et les objectifs stratégiques requis, à condition qu'ils soient utilisés avec prudence, dans le cadre du droit international de la guerre et avec le minimum de dégâts civils possible.

​Conclusion

En général, la puissance aérienne joue un rôle important dans la guerre contre le terrorisme, pour collecter des renseignements, mener des frappes aériennes avec précision contre les bastions extrémistes, fournir une couverture aux forces terrestres et sécuriser les frontières.

Grâce à ses capacités, l'Armée de l'Air est considérée comme l'un des facteurs de succès les plus importants contre le terrorisme, mais il convient de souligner que la puissance aérienne ne peut agir seule, mais de concert avec d'autres forces, dans le cadre de plans et de stratégies combinés et intégrés pour obtenir les meilleurs résultats, vaincre les groupes extrémistes et réduire la menace terroriste.