En 2017, le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates, qui a dépensé des milliards en œuvres caritatives, a averti que le bioterrorisme pourrait tuer 30 millions de personnes par an. Il a déclaré: «La prochaine pandémie peut survenir sur un écran d’ordinateur avec un motif terroriste, usant du génie génétique pour créer une copie artificielle du germe du virus de la variole, ou une souche infectieuse et mortelle de grippe».

Bioterrorisme et comment le combattre

Le bioterrorisme est défini comme: «L’utilisation d’agents infectieux ou d’autres substances biologiques ou chimiques nocives comme armes de terrorisme». La menace est devenue aussi réelle que la probabilité d’une nouvelle pandémie. Les terroristes individuels et collectifs, ainsi que les criminels, ont la capacité d’utiliser des agents biologiques pour nuire à la société ou à des objectifs spécifiques. En outre, les progrès rapides de la biologie synthétique moderne ont conduit à la possibilité de l’usage abusive de cette capacité dans la fabrication d’une arme biologique dangereuse très probable.

Dans le monde interdépendant d’aujourd’hui, les accidents biologiques peuvent occasionner des millions de morts, causer de grandes perturbations et de grandes angoisses, et perturber les voyages, le commerce et l’économie. Par conséquent, ne pas prendre les mesures nécessaires pour empêcher une telle probabilité n’est pas une bonne option.

Bill Gates a averti qu’”il sera relativement facile de créer une nouvelle souche grippale”, en combinant une version à propagation rapide avec une version qui tue sans tarder. Contrairement à la guerre nucléaire, une telle maladie n’arrêtera pas de tuer une fois libérée. Il est donc impératif que toutes les nations mettent en place un cadre global de biodéfense et de biosécurité pour contrer ce danger mortel.
Le terme «biodéfense» inclut les plans et les méthodes d’identification, de prévention et de lutte contre une attaque aux armes biologiques. Ces mesures comprennent la planification stratégique, la surveillance biologique, la détection et le contrôle des menaces et de la non-prolifération des armes biologiques, la lutte contre le terrorisme, l’amélioration de la biosécurité, ainsi que le développement de contre-mesures médicales efficaces (MCM), et des activités d’intervention et de rétablissement appropriées. En tant que telle, la définition biologique va au-delà du terme militaire ou de la simple réponse d’urgence.

Il est nécessaire d’allouer des fonds et un budget adéquats et de les utiliser avec succès et de manière significative. Ainsi, depuis les attentats terroristes de Septembre 2001, le gouvernement des États-Unis d’Amérique a alloué entre 80 milliards et 100 milliards de dollars pour faire face à la menace des armes biologiques. En juillet 2004, le président américain George W. Bush a signé le “ Projet de bouclier biologique”, dont est née l’industrie de défense biologique moderne. Le financement américain concerne la recherche et l’acquisition de médicaments, le stockage d’équipements de protection, la surveillance et la détection d’agents biologiques, ainsi que la préparation de l’État et des hôpitaux.
Il faut également dresser un plan national de biodéfense essentiel pour lutter contre les maladies biologiques, qu’elles soient causées par des épidémies naturelles, d’accidents biologiques ou d’actions terroristes. En coordonnant les programmes, les procédures et les budgets, les gouvernements peuvent mieux contrer les attaques ou accidents biologiques, les anticiper et s’y préparer, les prévenir et y répondre, et s’en remettre également.

Plan national de biodéfense

1) Structure et cadre juridique formels:
Le plan national de biodéfense devra établir une structure claire pour la coopération inter-institutions, pour que tous les efforts soient efficaces et se complètent, éviter les chevauchements des responsabilités et réduire les coûts. Pour ce faire, un cadre juridique approprié devra être établi. À l’heure actuelle, il n’existe pas de plan international global et fiable ni d’organisme chargé de coordonner la réponse en cas d’attaque terroriste aux armes chimiques ou biologiques.

2) Prévention et parade:
Il est très important d’empêcher les groupes terroristes d’acquérir des laboratoires biologiques de haut niveau ou des données sensibles et dangereuses. Dans la Résolution (A/Res/70/291), concernant le cinquième examen du Plan antiterroriste mondial des Nations Unies (A/Res/60/288), l’Assemblée Générale a appelé tous les États Membres à «empêcher les terroristes de posséder des armes de destruction massive et leurs vecteurs, et encourager la coopération entre les États Membres et les organisations régionales et internationales compétentes pour renforcer les capacités nationales à cet égard».

3) Préparation, planification et intervention:
Cela comprend le développement de systèmes d’identification biométrique pouvant fournir une alerte précoce, identifier les zones contaminées et les populations à risque et faciliter le traitement rapide. À tout le moins, il faut user de méthodes pour détecter les dangers associés aux attaques biologiques dans les grandes villes. La détection précoce et la réponse rapide au bioterrorisme nécessitent la coopération étroite entre les agences de santé publique et d’application de la loi, mais les ressources nationales de détection et les stocks de vaccins ne seront pas très utiles si les fonctionnaires locaux et les employés de l’État n’y ont pas accès de manière adéquate, au moment idéal.

4) Système de surveillance robuste:
Un réseau et un système de surveillance robustes impliquant le personnel médical et vétérinaire peuvent contrer une attaque biologique, permettant un traitement plus efficace pour les personnes ou les animaux exposés mais non infectés. Ainsi, dans le cas de l’anthrax, une petite proportion d’individus (à l’immunité faible, ou ayant reçu une forte dose du virus) sont susceptibles de développer la maladie environ 24 à 36 heures après l’attaque et développer des symptômes et des signes traditionnels, dont les radiographies thoraciques peuvent être vite remarquées par le personnel de santé publique. Si les données sont mises à la disposition de la santé publique en temps opportun, plus de 80% de la population affectée pourrait recevoir un traitement antibiotique avant l’apparition des symptômes, évitant ainsi un grand nombre de décès.

5) Vaccins et autres préparations:
Diagnostics, vaccins et traitements sont nécessaires pour contrer les urgences tant naturelles qu’induites par l’homme. Il est également urgent de développer des techniques médicales adverses pouvant être utilisées pour les soins de santé conventionnels, lors des épidémies et pour la défense biologique, comme les antiviraux, les antibiotiques et les outils de diagnostic.

6) Contrôle des opérations logistiques:
La sécurité alimentaire doit être surveillée, en particulier pour les grandes chaînes d’approvisionnement alimentaire, car la nourriture pourrait être utilisée comme vecteur potentiel de propagation de divers agents «biologiques et chimiques» de bioterrorisme. 

Conclusion

Compte tenu de la nécessité de s’attaquer systématiquement aux menaces de la guerre biologique militaire, du bioterrorisme et des maladies infectieuses d’origine naturelle, il convient de noter que les plans et les approches pour faire face à ces menaces varient considérablement et que tout plan doit en tenir compte.
Les lois, politiques et cadres modernes liés au bioterrorisme sont importants pour gérer la menace du bioterrorisme et éviter la bureaucratie. Il est également nécessaire d’élaborer des politiques visant à endiguer les maladies, analyser les méthodes de transmission, détecter de façon précoce les maladies nouvelles ou rares, coordonner les ressources et le personnel pour une meilleure parade au bioterrorisme.
La coordination et la communication entre les pays notamment concernant le développement des renseignements liés à la menace biologique sont essentielles, car le moyen de contrer cette menace passe par l’action conjointe énergique, et rien d’autre.​​