Les courants d'extrême droite et leurs ramifications partagent des caractéristiques régulées par le nationalisme et les préjugés ethniques sous prétexte de préserver l'identité et la culture nationale face au flot d'immigration clandestine qui contribue au changement ethnique et démographique, sans compter le préjugé de la supériorité ethnique des européens. Ces courants considèrent l'Islam comme une menace pour l'Occident et ses valeurs et s'opposent à l'intégration des musulmans dans les sociétés occidentales, usant de la violence et des menaces pour atteindre leurs objectifs et aspirant à prendre le pouvoir pour se ressourcer.

Accord et désaccord

Les mouvements d'extrême droite ne forment pas un bloc homogène et n'ont pas de programme unifié et leurs organisations ne sont pas dépourvues de facteurs de conflit, de division et de désintégration. Les désaccords, conflits et échanges de critiques surgissent souvent entre elles concernant les orientations ou les slogans. Ainsi, certaines s'accusent de ne pas être assez xénophobes dans leurs programmes ou de ne pas chercher à lutter sur le terrain pour atteindre leurs objectifs, ou mettent en doute le recours à l'extrémisme violent pour produire l'effet souhaité.

Dans la plupart des cas, il apparaît que les organisations d'extrême droite s'accordent sur les généralités et les buts ultimes mais divergent toujours sur les mécanismes et les moyens d'action. L'échange de critiques et les contradictions internes peuvent conduire à des fissures et des défections dans leurs rangs.

La ramification des mouvements d'extrême droite et des partis nazis en Europe et en Amérique est due aux divergences sur les méthodes d'action plutôt qu'à cause des orientations idéologiques discordantes. Certains considèrent que la violence et le terrorisme ne constituent pas la solution idéale, tandis que d'autres promeuvent la violence et le terrorisme comme le meilleur moyen d'atteindre les objectifs souhaités.

Plus de violence

La fièvre des disputes et des défections a affligé l'organisation Néo-nazie d'extrême droite, créée aux États-Unis d'Amérique en 2016, et classée organisation terroriste dans de nombreux pays, dont le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Des membres de l'organisation aux Etats-Unis d'Amérique ont annoncé en 2018 leur défection de l'organisation et la création d'une nouvelle organisation appelée (La Base), à l'idéologie nazie plus rigoureuse et qui opte pour la violence comme moyen d'établir une société nationale homogène. Cette branche nazie a été impliquée dans des actes de violence et des crimes de haine, dont la planification d'un attentat contre un centre islamique à New York, après quoi elle a été aussi classée organisation terroriste.

La défection de la branche était la conséquence des divergences sur la question de l'usage intensif de la violence en tant que seul moyen d'atteindre les objectifs escomptés, face au point de vue selon laquelle l'adoption de la violence et du terrorisme ne contribue qu'à accentuer la pression sécuritaire sur l'organisation, sape ses capacités et met en péril son existence.

C'était la même chose avec la «Division Atomwaffen» créée en 2015, nouvelle race de «néo-nazis» qui embrasse l'idée de purification ethnique, opte pour la violence et le terrorisme comme un pilier principal de ses politiques et pousse ses membres à commettre des actes de terrorisme, de meurtre et de vandalisme. Certains éléments affiliés à l'organisation ont été impliqués dans une série d'attaques terroristes aux États-Unis, ayant causé de nombreuses victimes civiles, ce qui a incité les autorités américaines à inclure cette organisation dans la liste du terrorisme interne, et de nombreux comptes sur les réseaux sociaux qu'elle utilisait ont été fermés.

Moins de violence

Le mouvement (Pegida) créé en 2014 est considéré comme l'un des mouvements d'extrême droite les plus importants en Allemagne. Le terme Pegida est l'acronyme de l'expression (Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident), hostile à l'islam, aux immigrés et aux réfugiés. Les appels du mouvement ont reçu une réponse mitigée dans les villes allemandes et européennes, dont certaines se sont caractérisées par la violence et les affrontements avec les opposants à l'idéologie du mouvement.

En raison de la tendance du mouvement à la confrontation et au recours à la violence, il a été témoin d'un schisme interne résultant des disparités relatives aux orientations politiques, aux plans procéduraux et à sa prédilection pour la violence. Son fondateur, Lutz Bachmann, et nombre de ses membres ont fait défection et créé en 2016 une nouvelle organisation appelée «Parti populaire libéral démocrate direct», rejetant l'immigration clandestine et cherchant à atteindre ses objectifs sans recours systématique à la violence adopté par l'organisation mère.

Fragmentation et déclin

L'«Action Nationale» a été le premier groupe néonazi en Grande-Bretagne issu du Parti National Britannique, créé en 1982 et qui s'est désintégré des suites de ses divisons internes sur la gestion et les politiques.

Ces désaccords et disputes ont conduit à des divisions et à l'émergence au Royaume-Uni de nouveaux partis d'extrême droite, adoptant des positions nationalistes et racistes virulentes, hostiles à l'unanimité à l'immigration et l'islam, et réclamant l'expulsion des immigrants illégaux de Grande-Bretagne et la réduction de l'immigration légale. Parmi ces partis dissidents figurent le British Democratic Party (BDP) et le British Freedom Party (BFP).

Le groupe d'Action Nationale voulait transformer le Royaume-Uni en un État nazi, établir un régime d'apartheid, éliminer les organisations juives et musulmanes et forcer le rapatriement de tous les immigrants et réfugiés.

Les autorités britanniques ont pris des mesures strictes contre le groupe, jusqu'à son interdiction en 2016, l'accusant d'incitation à la haine, de racisme et d'incitation au terrorisme. Bon nombre de ses hauts responsables ont été jugés et condamnés à des peines de prison en 2018, notamment le chef de l'organisation, Christopher Lythgoe condamné à 8 ans de prison pour avoir planifié une attaque contre des musulmans et cherché à obtenir des armes à feu et des explosifs.

Ces mesures gouvernementales fermes ont conduit à la désintégration de ce groupe et à son incapacité à agir sur le plan social.

Groupes prolifiques

Les courants extrémistes de droite engendrent sans cesse des organisations qui rivalisent d'extrémisme, de violence et de terrorisme, et chaque fois que s'estompe l'éclat d'une organisation, une autre formation plus radicale ressurgit. Ainsi apparaît en France en 2012, l'organisation d'extrême droite «Génération Identité», visant à renforcer l'identité européenne, faire face à l'immigration clandestine, à l'islam et au pluralisme culturel. L'organisation est connue pour ses activités violentes et controversées, ce qui a amené certains pays européens à la qualifier d'extrémiste et à surveiller ses activités pour affaiblir sa capacité à diffuser son message extrémiste violent.

L'organisation se caractérise par un vaste réseau d'antennes et d'organisations régionales dans plusieurs pays européens, France, Allemagne, Autriche, Italie, Danemark et Belgique. Certaines branches de l'organisation ont été impliquées dans des actes de violence et des crimes de haine, comme l'incendie d'une mosquée en Suède et la provocation des immigrés et réfugiés en Allemagne et en France.

Quant à l'organisation «Identitaire» créée en France en 2002, elle est célèbre pour ses activités médiatiques accrocheuses ciblant les immigrés et les réfugiés, notamment en France et l'incitation contre les musulmans et l'islam, dont l'incendie d'une mosquée en Autriche, des actes de violence et des crimes de haine. L'organisation est connue pour sa demande incessante de réactivation des frontières nationales et de retrait de l'Union européenne.

Extrémisme et politique

La fantasmagorie de l'extrémisme de droite se mêle aux affinités politiques. Tantôt, les mouvements d'extrême droite revêtent le manteau de l'action politique et se dissimulent derrière les marges de la liberté politique pour promouvoir leurs programmes extrémistes sous des slogans populistes et des appels racistes odieux. Tantôt, ils agissent à découvert et recourent à la violence contre les groupes ciblés. Les partis d'extrême droite copies conformes surgissent sur l'arène européenne, prônant les mêmes idées et objectifs, et usant même de noms et de slogans identiques, par exemple:

  1. Alternative für Deutschland (AfD): parti populiste d'extrême droite, créé en 2013.
  2. Le Rassemblement National (RN): parti d'extrême droite, créé en 1972, prônant des idées populistes, anti-immigration et anti-islam.
  3. Le Mouvement de la Renaissance fasciste (Forza Nuova): parti italien d'extrême droite, créé en 1997, qui croit au nationalisme italien et s'oppose à l'immigration clandestine.
  4. Le Parti autrichien de la liberté (FPÖ): parti d'extrême droite, créé en 1956, hostile à l'immigration clandestine et l'Islam.
  5. Le Parti du peuple danois (DPP): parti d'extrême droite, créé en 1995, qui proclame des slogans contre les musulmans et les immigrés.
  6. L'UDC: parti d'extrême droite créé en 1971.
  7. Le Parti néerlandais de la liberté (PVV): parti d'extrême droite, créé en 2006 par le politicien Geert Wilders, qui s'oppose à l'islam et appelle à refouler l'immigration illégale et expulser les immigrés illégaux.
Il est étonnant que certains de ces partis aient choisi le mot d'ordre (liberté) face aux politiques publiques dirigistes et en défense des libertés individuelles, des valeurs démocratiques, des droits de l'homme et des libertés économiques, en contradiction flagrante avec leurs pratiques notamment envers les musulmans et les immigrés, les droits de l'homme échouant à l'épreuve du racisme et des préjugés ethniques et culturels. Quant aux partis qui se disent patriotes et se réclament du peuple, ils prônent en fait le fanatisme national, sous couvert de préserver leurs identités nationales, protéger leurs frontières et prévenir l'immigration clandestine, sans parler de leur volonté de se défaire de l'Union européenne.

En général, les scissions des organisations d'extrême droite sont les conséquences de la fragmentation de l'extrémisme due aux facteurs d'hostilité et de haine à outrance envers les autres races et cultures, puis envers l'autre différent du même mouvement. Ce morcellement contribue à semer les germes de la discorde et de la division, compromet leur capacité à atteindre leurs objectifs et aboutit parfois à l'usage de la violence au sein de ces organisations elles-mêmes.​