​Lorsqu’on parle des organisations et des institutions internationales, des questions viennent à l’esprit sur leurs origines, sur ce qui détermine leurs politiques, les influences qui les parcourent, comment y sont prises les décisions, l’image mentale que les gens ont d’elles et autres questions urgentes.

Genèse et déterminants
Une organisation internationale est fondée pour diverses raisons, dont notamment la survenance d’une crise politique, économique ou sanitaire dans le monde, ou dans l’une des régions, ce qui pousse un quelconque pays ou un groupe de pays à proposer la création d’une organisation pour faire face à cette crise. Souvent, l’objectif est l’intérêt général mais parfois cela sert les intérêts particuliers de l’État ou des gouvernements qui font la proposition. De nombreuses organisations ou institutions internationales ou régionales actuelles cherchent à réaliser les intérêts de pays spécifiques et à imposer leur hégémonie, leur contrôle, et leur vision au reste des pays membres l’organisation.

Quant aux politiques des organisations et leurs décisions, elles sont fixées par les pays influents premiers fondateurs de l’organisation, de sorte que l’organisation réalise leurs intérêts et évite de leur nuire grâce au mode de prise de décision soumis à leur pouvoir d’influence.

Organisation mère​
L’un des objectifs les plus importants de la création d’une organisation est de présenter une image mentale positive des pays fondateurs et des pays membres. L’ONU en est le meilleur exemple. C’est l’organisation mère de toutes les organisations internationales et régionales, et la plus grande au monde, à la fois en termes de nombre d’États membres et de personnel, de la taille de son budget annuel et de l’importance des questions qu’elle traite.

L’idée de créer une organisation internationale est née après la Première Guerre mondiale, avec la fondation de la Société des Nations. Après la Seconde Guerre mondiale, l’idée s’est développée avec la création des Nations Unies en vue de maintenir la paix mondiale et éviter le déclenchement d’une troisième guerre mondiale. Les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont créé les conseils et les organes des Nations Unies, et fixé leurs plans de travail et leurs politiques.  Ils se sont désignés membres permanents du Conseil de sécurité, jouissant de privilèges dont le droit de veto sur les décisions du Conseil en vertu du chapitre VII obligatoire pour tous les pays du monde.

Pour légitimer ce conseil, les cinq pays ont augmenté les sièges des États membres au conseil à dix sièges supplémentaires temporaires répartis entre le reste des pays du monde, désignés membres non permanents du Conseil de sécurité une fois tous les 15, 20 ou 30 ans, selon les plans de vote. Il ne fait aucun doute que le système des membres non permanents n’est pas juste. Les cinq membres permanents défendent leurs intérêts à leur guise, aux dépens des 188 autres pays qui sont tous membres de l’ONU.

Il convient de noter que les pays arabes disposent d’un siège permanent au Conseil de sécurité, qui n’a pas de droit de veto, après que les pays arabes ont accepté il y a plus de 40 ans de ne pas concourir pour devenir membres du Conseil, et approuvé une procédure garantissant que chaque session de choix de membres non permanents du Conseil sera répartie entre les États arabes d’Asie et d’Afrique. Les pays arabes devraient apprécier l’importance de ce siège et agir de concert pour préserver leurs intérêts au Conseil de sécurité.

Le deuxième organe le plus important des Nations Unies est son Assemblée générale, qui est le seul organe dans lequel tous les États membres (193 pays) ont une représentation égale, mais dont les résolutions ne sont rien d’autres que des recommandations et des suggestions non contraignantes.

Les Nations Unies et le terrorisme
Si l’on veut examiner la performance des Nations Unies face aux questions soulevées dans le monde, il conviendrait de discuter de son impact dans la lutte contre le terrorisme. La question est complexe et on va se contenter d’évoquer les principaux départements concernés par la lutte contre le terrorisme au sein des Nations Unies, à savoir : la Direction exécutive du Comité de lutte contre le terrorisme relevant du Conseil de sécurité, chargée de suivre la mise en œuvre par les Etats des résolutions antiterroristes émises par les Nations Unies à travers les visites sur le terrain et les conseils appropriés; l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions (équipe de détection), qui assiste deux comités du Conseil de sécurité : le Comité des sanctions imposées à l’Etat islamique en Irak et en Syrie et le comité de sanctions imposé à Al-Qaïda; et le Bureau de lutte contre le terrorisme, qui examine le plan de lutte contre le terrorisme décrété par les Nations Unies et mis à jour par les États membres tous les deux ans.

Il n’est pas possible de parler du rôle de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme sans mentionner le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, qui aide les États membres à renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme. En 2005, le Royaume d’Arabie Saoudite a présenté une initiative visant à créer un centre international antiterrorisme en soutien à tous les pays du monde. Le Royaume ne cherchait pas à réaliser ses propres intérêts et laissait le champ libre aux Nations Unies, aux États membres et au Conseil consultatif du Centre de définir les politiques générales et les méthodes de travail du centre, bien qu’il soit le seul bailleur de fonds pour la fondation du centre, avec un montant supérieur à 110 millions de dollars.

Le centre qui a obtenu un succès remarquable a été financé par certains États membres avec des sommes modiques reflétant leur soutien à l’idée. Il a permis au Royaume de changer l’image mentale du monde sur son impact dans la lutte contre le terrorisme et prouvé qu’il était à l’avant-garde des pays touchés par le terrorisme et décidés à le combattre.